27 avril 2023 18h30 | → | 7 mai 2023 16h00 Exposition |
18h30 | à | 21h00 Vernissage |
29 avril 2023 | ||
14h00 | à | 17h30 Atelier cinéma d'animation |
© Liz Rácz
Exposition + atelier pixilation (Arts et sciences pour tout le monde)
EXPOSITION 27 AVR > 7 MAI // Salle Galilée // entrée libre // VERNISSAGE JEU 27 AVR 18h30 // Visites 10h > 18h du mardi au vendredi, 14h > 18h samedi et dimanche, en présence de l’artiste
SAM 29 AVR à partir de 14H // ATELIER DE CINÉMA D’ANIMATION de 3H par Liz Rácz en complicité avec Amandine Alamichel // Gratuit, tous publics à partir de 10 ans // Préinscription vivement conseillée par ICI
Durée de l’atelier : entre 1 heure et 3 heures selon disponibilité des participants
Cet atelier utilisera la technique de la pixilation et permettra aux participants d’explorer, de manière ludique et créative, la question : «Comment imaginer devenir un autre être, une autre chose ?»
DIM 7 MAI 17H // REVOX SOLO de Jérôme NOETINGER, en clôture de l’exposition, au planétarium // Toutes les infos par ICI
Bison Bison Zombie Bison – la description du concept d’exposition Liz Rácz 2023
Son : Jérôme Noetinger (FRA)
L’exposition Bison Bison Zombie Bison a des digressions ludiques, de l’animation en stop motion et un dispositif cinétique animé de manière stroboscopique..
Ce projet est ma réponse aux théories actuelles et passées sur les origines de la conscience, en particulier la
conscience animale minimale.
J’ai beaucoup fouillé pour trouver des connexions et des résonances entre différentes disciplines. Néanmoins, j’ai
essayé de me limiter à des lectures et conférences en biologie évolutive, en philosophie, en psychologie, en
éthologie et en neurosciences, à l’instar d’Eva Jablonka et de Simona Ginsburg, dont le livre, The Evolution of the
Sensitive Soul ; Learning and the Origins of Consciousness (2019), a été le guide de mes pensées.
Le cœur de leur livre est une nouvelle théorie sur les origines de la conscience dans laquelle l’apprentissage joue un
rôle énorme dans son émergence. Elles l’ont nommé « apprentissage associatif illimité ». (ma traduction)
Parmi les nombreux concepts présentés par Jablonka et Ginsburg, j’ai aussi été très attirée par l’idée que la
conscience n’est pas apparue soudainement, mais qu’il existe plutôt une zone où la conscience et la non-conscience
existent en même temps.
Dans l’ensemble de l’exposition Bison Bison Zombie Bison – le dispositif cinétique strobo-animé avec du son de
Jérôme Noetinger, le labyrinthe, les deux court-métrages – l’apprentissage et le jeu – et même parfois les fausse
pistes – créent une source de liaison.
Le titre, Bison Bison Zombie Bison est issu de la taxonomie. J’ai été amusé par la répétition des noms d’un certain
nombre de créatures dans la classification scientifique en Latin. Le premier mot est le genre et le deuxième est
l’espèce dans le règne Animalia. Par exemple, le bison américain est du genre Bison, espèce Bison. Quelques autres
exemples: Extra Extra, Mephitus Mephitus, Pica Pica….
L’idée des « animaux zombie », même si cela est une sorte de fausse piste quand on explore la conscience, a stimulé
mon imaginaire. Il y a certains animaux qui peuvent prendre le contrôle d’autres animaux. Par exemple, il y a un
parasite, Euaplorchis californiensis, qui a besoin d’être mangé par un oiseau pour se reproduire. La larve de ce
parasite vit dans l’escargot à cornes des marais, puis lorsqu’elle se développe, elle s’accroche aux poissons et
pénètre dans leur cerveau. Le comportement du poisson s’en trouve modifié, ce qui facilite sa capture par les
oiseaux. Lorsque ces derniers le mangent, le parasite vit dans leur intestin et sort dans les selles, qui sont ensuite
répandues dans les marais où le cycle continue.
Un cycle imaginaire est représenté dans le dispositif cinétique strobo-animé où l’on peut trouver un cycle inattendu
entre une voiture et un bison…
Au sein de ce cycle, une question se pose en matière de conscience: Le Bison Bison est-il toujours lui-même ? Où
commence le Bison Bison et où commence la voiture ?
Le labyrinthe est basé sur la forme du modèle utilisé en laboratoire pour étudier l’apprentissage, l’intelligence et le
comportement des rats, dans la tradition béhavioriste. Ces études ont nié la conscience et la sensibilité des animaux,
spécifités qui n’ont émergé que récemment, comme un domaine viable des sciences.
Cependant, dans ce labyrinthe, contrairement à ceux utilisés pour les rats de laboratoire où il n’y a qu’une seule
récompense finale, à savoir la sortie, il y a deux couloirs « sans issue » qui contiennent des « récompenses » : deux
court métrages à découvrir.
L’apprentissage, le jeu et le développement d’une intelligence de groupe sont dépeints dans le film « Immortal
Zugzwang » (en collaboration avec Erick Mitsak). Le point de départ du second film « Pivot » (en collaboration avec
Lotus Edde-Khouri) est le concept « Umwelt » de Jakob von Uexküll, qui signifie notre propre monde selon nos
facultés. Uexküll est un des fondateurs de la discipline de l’éthologie, et il est cité par Jablonka et Ginsburg.
Le son pour le dispositif cinétique strobo-animé est créé par Jérôme Noetinger basé sur l’idée d’une métaphore
inventée par Simona Ginsburg et Eva Jablonka, « le bruit blanc de la conscience » :
Les animaux dotés d’un système nerveux sans cesse actif et interconnecté et de multiples capteurs ont ce
que nous appelons une « sensation globale » – le type de bourdonnement sensoriel global auquel Lamarck a fait allusion pour la première fois lorsqu’il a décrit l’activité interne qui sous-tend le « sentiment intérieur », le sentiment
d’existence.
La sensation globale est constituée d’activités neuronales spontanées, d’activités neuronales résultant d’un maintien
homéostatique comme celui des stimulateurs cardiaques, et d’activités neuronales survenant lorsque l’animal
répond à des conditions contingentes. Par métaphore, la sensation globale peut être considérée comme un bruit
blanc. Nous la considérons comme un sous-produit sans fonction et encore insensible d’un système sensorimoteur
qui traite dynamiquement des signaux électriques et chimiques. (traduction p279 Ginsburg et Jablonka)
J’espère partager mon enthousiasme pour ce domaine de recherche relativement récent à travers cette exposition.
CV – Liz Rácz
Originaire de Melbourne, Australie, installée dans la région de Grenoble en France depuis 2009, Liz Rácz
est une artiste visuelle qui s’intéresse à de nombreuses techniques et supports : peinture, dessin, écriture,
installation, bande-dessinée, animation, vidéo, performance… Elle interroge la perception, la répétition, la
mise en abyme, le geste et la traduction, la répétition et les modes de langage à travers des œuvres telles
que La Persistance Reptilienne (2017) qui est basée sur des principes de jouets optiques pré-cinéma, mais
animée par une lumière stroboscopique ; ou le projet en cours, Roger, une performance utilisant un
dispositif son-dessinateur électronique fabriqué maison ; et, en collaboration avec Richard B., Furcsañata
(2018) une sculpture sonore, brisée pendant la performance participative, remplie de goodies pour des
adultes.
Elle chante dans le groupe punk récemment formé, ‘Bumwelt’, qui est du brutal hardfun.
© Razz Mussen
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